(Le renforcement positif)

Le renforcement positif
Le renforcement positif

Plusieurs lectrices de ce blog (et une contributrice  :request) se demandent souvent  parfois comment faire avec leurs adolescents de 5, 6 , 7 ou 8 ans… Insolence, provocation, ironie…

La Fille se bidonne…. Un adolescent de 6 ans…  :cd. Ah la la, ces parents qui se font marcher sur les pieds par des mini-portions…

Bon, en vrai, la Fille ne se bidonne pas du tout !!!!

  • D’abord, parce que les difficultés d’éducation des enfants, d’où qu’elles viennent, qu’elles qu’en soient les raisons ou les responsabilités, ça ne l’a jamais fait rire. Ca entraîne trop de drames, de mal-être, de souffrances, de vies (temporairement ou plus durablement) gâchées.
  • Ensuite parce qu’elle a emprunté un jour et ne lui a jamais rendu depuis l’expression de sa copine Anna : « Avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants ».
  • Enfin, parce que la Fille a très vite compris, quand elle est tombé dans la marmite à rayures, que ce problème, si répandu visiblement, ne pouvait pas avoir comme simple réponse: « Tu t’y prends mal avec ton gamin, regarde Super Nanny… ».

La Fille est tombé sur un modèle de Zébrette très sensible à l’autorité. Trop sensible en fait. Mais cela fera certainement l’objet d’un autre billet…

Ce côté « Je vais toute seule au coin quand je pense avoir fait une bêtise » que la Zébrette a développé dès ses 18 mois, et qu’elle a bien entretenu depuis (faites les gros yeux à la Zébrette  juste pour marquer votre désapprobation et elle ira dans sa chambre se coucher en se privant de tel jeu vidéo ou de telle sortie qu’elle attendait, avant même que vous n’ayez prononcé une parole) fait souvent penser à la Fille que les rayures de la Zébrettes sont intermittentes.

Bon, bon. La Fille n’est pas non plus née de la dernière pluie, et si la Zébrette a, au fond d’elle ce sentiment qu’elle n’est pas à la hauteur dès qu’on fronce un sourcil, elle a également, très certainement, développé cette stratégie pour dire « j’ai fait une bêtise, mais si je me punis, je garde l’amour de mes parents« , ce qui ne doit pas l’empêcher de penser « si je me punis, j’éviterai certainement que mes parents ne me punissent éventuellement plus fort.. ce sera toujours ça de pris. Puis en les culpabilisant, je récolterai bien un ou deux câlins au passage« .

Alors si la Zébrette n’a pas encore manifesté de comportement adolescent, elle n’en garde pas moins certains autres (de comportements) incompatibles avec la quiétude familiale et principalement maternelle, et comme beaucoup de ses congénères, elle a également le besoin vital de tout comprendre.. ce qui se traduit souvent pas « tout négocier ».

Tout ça pour dire que le renforcement positif, ça ne sert pas qu’avec des adolescents de 1m30…

Alors bien sûr, on peut lire et relire le petit livre jaune . Des piqûres de rappel ne peuvent pas faire de mal, et on sort de cette lecture plein d’énergie et de bonnes intentions!

Et la Fille a dans sa bannette plein de théories (mais pas forcément la pratique hein!).

On peut également essayer les techniques de renforcement positif.

Le principe est de faire en sorte que la conséquence d’une action soit source de plaisir.Le cerveau enregistre cette action comme potentiellement génératrice de satisfaction ! C’est la carotte. Le renforcement positif est à l’origine de la sécrétion d’endorphine, hormone du plaisir, qui va déclencher le « circuit de la récompense » c’est-à-dire que face à des situations potentiellement sources d’endorphine, le cerveau humain va chercher des stratégies d’action pour se procurer une dose d’endorphine, véritable bouffée d’ivresse positive pour l’organisme. Alors quand il doit choisir entre cortisol ( hormone produite sous le coup du stress, du renforcement négatif, de la punition) ou endorphine ? Endorphine bien sûr !

Si l’enfant a associé travail scolaire et cortisol, toute son énergie va être allouée à tenter de fuir et d’éviter tout ce qui a trait à l’école. C’est vrai aussi pour un comportement à la maison. Si il se fait punir, gronder, « crier » pour un comportement non-acceptable, le punir, c’est renforcer le cortisol, c’est donc renforcer ses stratégies d’évitement, on va donc dans le sens inverse de l’objectif.

Là, pendant 21 jours (une durée nécessaire pour que le cerveau intègre le nouveau comportement comme naturel), vous allez encourager, féliciter, surjouer chaque mini-progrès de votre tête à claques, ado, rejeton, casse-bonbon amour d’enfant  préféré.

Donc en pratique, vous ciblez un comportement (pas dix à la fois hein) que vous aimeriez voir évoluer chez votre ado en herbe (la Fille ne parle pas de cannabis!!). Par exemple débarrasser la table ou ranger ses affaires, ou faire son lit…La Fille est certaine que ce ne sont pas les exemples qui vont manquer…

Et pendant ces 21 jours, à chaque mini-progrès, vous vous extasierez en disant combien vous êtes contente, combien vous avez remarqué l’effort, combien vous êtes fière…

Vous trouvez cela idiot ? Démesuré? Exagéré? Alors rembobinez le film de votre vie et souvenez-vous quand votre ptichoune avait 18 mois, 24 mois, 36 mois.. Quand il a enfilé sa première chaussette, fermé son premier bouton, fait son premier pipi sur le pot, lacé son premier soulier…. Qu’avez-vous fait ? Ce n’était pas démesuré tous ces cris de joie , ces applaudissements, ces encouragements (quand vous n’avez pas appelé le papa, la grand-mère et la voisine pour qu’ils témoignent de l’évènement) ???

Pourquoi ledit pitchoune a voulu recommencer ? Simplement pour relire dans vos yeux cette joie et pour ressentir de nouveau la fierté ou le plaisir que ça a engendré chez lui.

C’est comme ça qu’il a progressé et grandi.

Alors aujourd’hui, pourquoi vous priver, le priver de ce merveilleux moyen de progresser ? Pourquoi considérer les comportements « normaux » comme ne nécessitant pas de compliments et ne stigmatiser que les mauvais comportements ?

Vous trouvez que le lit n’est pas fait, mais au moins la couette ne traîne plus par terre.. Super!!! Votre gamine arrive à table après « seulement » deux rappels, les cheveux en bataille… Mais au moins elle n’arrive pas au dessert… On lui dit combien on est content de ses efforts…

  • J’aime ça quand…
  • C’est fantastique la façon dont tu…
  • Fantastique!
  • Super!
  • C’est vraiment une bonne idée de faire ça!
  • Tu as fait ça tout seul? Bravo, continue!
  • Tu peux être fier de toi quand tu … et moi aussi je suis fière de toi..
  • Et encore mille autres façons de le dire…

Et le lendemain, c’est reparti comme en 40, oubliée la couette qui jonche encore le sol? Surtout, on ne dit rien.. et on guette le prochain mini-progrès, la prochaine fois.. pour féliciter et renforcer..

Ca parait long et pas naturel. C’est sûr. On aimerait les étriper, leur dire que ce n’est quand même pas compliquer de secouer sa couette sur son lit ou de mettre son assiette au lave-vaisselle. Au lieu de ça, il faut faire des compliments…

Si vous ne vous sentez pas d’en dire des tonnes juste parce qu’elle est venue à table en temps et heure, vous pouvez peut-être essayer les signes non verbaux d’approbation:

  • serrer dans les bras
  • passer la main dans les cheveux affectueusement
  • petite tape dans le dos
  • un sourire
  • un clin d’oeil
  • un petit bisou
  • montrer son pouce en signe d’approbation
  • et tout ce à quoi vous pensez…

Mais vous verrez que cela change (plutôt vite) la perception que les enfants auront du comportement que vous souhaitez qu’ils adoptent, la perception même qu’ils auront d’eux-même…

Et en plus.. si les cris et les punitions ne fonctionnent pas… ça ne coûte rien d’essayer !!!

 

Les parents doivent préférer le renforcement positif à la punition. Il ne faut pas hésiter à récompenser l’enfant dès qu’il fait quelque chose de bien. Cela délivre une dose d’endorphine (l’hormone du plaisir) dans le cerveau. L’enfant s’en rappellera et sera fier. Le punir à chaque faute génèrera au contraire chez lui du stress. L’enfant apprend mieux avec les encouragements que les punitions à répétition. Dans l’éducation classique, dès que l’enfant fait quelque chose de bien, les parents pensent que c’est normal. Par contre, dès qu’il fait des bêtises, il se fait disputer. Pourtant, il faut minimiser le reproche et valoriser la gratification. (Jeanne Siaud-Facchin)

 

Toute petite victoire doit être valorisée. Par exemple, votre enfant a eu 6 à son dernier devoir de maths, il a 8, youpi !!! Si vous le félicitez, alors il fera de grands efforts pour atteindre 10 puis continuer à faire grimper ses notes. Si vous lui dites que « décidément, ça ne va pas », il se découragera… encore pire, vous lui dites : « oui c’est bien mais tu aurais quand même pu faire un effort pour avoir plus », il n’entendra que la dernière partie de votre phrase : il vous a encore déçu, il se sent nul…et le stress monte. Plus de chances de le voir se précipiter sur le travail à faire ! (Jeanne Siaud-Facchin)

11 thoughts on “Renforcement positif

  1. A propos du coin, attention aux petits effets pervers
    fiston a très très vite compris l’avantage d’y aller seul. Son coin était derriere un petit rideau dans un recoin de la pièce principale.
    A 3 ans, il avait installé une petite chaise dans son coin, avec des livres à coté.
    Un jour, j’arrive, porte du placard grande ouverte, boite de barres de kinder disparue, j’hurle son prénom et là petite voix qui sort de derriere le rideau, petite tête qui apparait, petite bouche toute barbouillée de chocolat en train de finir la dernière barre de kinder et qui me dit « suis déza dans mon coin »

  2. Wouah… ça m’a retourné… Je tente tout les jours de prendre sur moi pour crier moins, mais il y a des choses qui restent, comme le fait qu’elle balance sa bouffe par terre / a travers la pièce / dans la cage du lapin / sur mon pc (rayer la mention inadéquate, si vous en trouver une.)… Et là, j’avoue j’ai vachement du mal a garder mon calme… On fait comment dans ces cas là ?

    1. Elle a quel âge ? Des frères/soeurs? De quel âge ?

      Ensuite n’importe quel apprenti-psy-auto-proclamé à la noix (bref quelqu’un comme moi 🙁 ) te dirait qu’elle fait ça pour attirer l’attention. Que de se faire engueuler, c’est une attention comme une autre et que ça marche donc c’est chouette. si si !!!
      Du coup, il faut essayer d’agir sur cette demande d’attention.

      Peut-être mêler renforcement positif et économie de jetons (billet suivant 🙂 )

      1) Avant le repas, prévenir des attentes (être calme, ne pas jouer avec la nourriture, ne pas la jeter, etc..)
      2) Annoncer que si tout va bien, à la fin du repas elle pourra avoir : une lecture avec maman, un jeu avec papa, un dessin animé, 3 jetons.. (rayer aussi la/les mentions inutiles). Éventuellement, pour qu’elle visualise bien, lui donner les jetons au début du repas pour lui enlever au fur et à mesure si ça va pas..
      3) En cas de dérapage.. Lui faire réparer sa bêtise (la réparation c’est tellement mieux que la punition) sans crier, lui retirer un ou plusieurs jetons. Et si la moutarde te monte au nez, lui exprimer « le plus calmement possible » que tu n’acceptes pas ce comportement, du coup, elle va y réfléchir dans sa chambre (au coin, dans l’escalier.. selon l’âge..perso j’aime pas associer chambre et « punition », même si là c’est « chambre » et « réflexion ») et que tu la rappelleras ensuite (quand la moutarde est redescendue à un niveau acceptable). Si elle rate une partie du repas, ce n’est pas si grave..

      J’ai fait une partie forum et une partie chat sur ce site… Si tu as envie d’en discuter… c’est avec plaisir!

      Bien sûr JE NE SUIS PAS PSY… juste maman avec plein de théories et une toute petite expérience (mais beaucoup de bonne volonté 🙂 )

      1. Oh de l’attention elle en a !!

        Elle est maternée depuis sa naissance : allaitée, portée, elle ne me quitte quasi jamais.

        Elle va avoir 16 mois et est fille unique…

        J’aime bien tes théories, mais je pense qu’elle est encore trop petite que pour assimiler tout ça pour le moment…

        Merci :)

        1. 🙂

          Attention.. je ne dis pas qu’elle n’a pas d’attention!!!! Parce que de ce côté là j’ai un modèle qui n’en a jamais assez.. et heureusement qu’elle est fille unique 🙂 Sinon les journées devraient durer des semaines 🙂

          A 16 mois, tu peux essayer le coin. Ca a bien marché pour la zébrette.
          Tout pareil que pour le reste..
          Tu expliques avant (elle comprend, aucun doute!)
          Tu exprimes pendant (enfin après la bêtise) ton mécontentement et le pourquoi du coin.
          « On » (qui est super connu, n’est-ce pas) dit que le coin c’est une minute par année d’âge…

          Au bout de 2 ou 3 fois, la Zébrette y allait d’elle-même 🙂
          Même aujourd’hui elle s’auto-punit au coin… autant dire que ça fait belle lurette qu’on ne l’y envoie plus ..lol!

          Tu me diras 🙂

          1. Oui elle y est allée je pense 2 fois, et effectivement , ensuite je l’ai assise sur la table du salon pour être à sa hauteur et lui expliquer pourquoi elle était allée au coin. ça l’avait calmée un peu c’est vrai ^^

            Je pense que j’ai le même modèle que toi, surtout là, elle est en pleine poussée dentaire –‘

  3. Et avec un bestiau qui, quand on le félicite, répond : « Moi j’ai du mal à m’impressionner », on fait comment, à part en rajouter une couche? 🙂

    1. 🙂 Ici effectivement le souci est plutôt de « donner confiance en soi » 🙂

      Mais si ce n’est pas sur le terrain de la valorisation du zébreau, peut-être sur celui du plaisir que cela procure aux parents ?

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