(Stress et apprentissages)

Stress & Apprentissage
Stress & Apprentissage

Il n’est pas besoin d’être un grand spécialiste aux longues études pour intuiter que le stress et les apprentissages ne font pas bon ménage…

Mais ce qui a intéressé la Fille dans la conférence de Jeanne Siaud-Facchin en Juin dernier (bon, ok, la Fille n’est pas rapide à écrire ses billets, mais au moins vous n’aurez que la quintessence de ce qu’elle a retenu… donc pas grand chose 🙂 ), c’est l’explication « biologique » de pourquoi le stress annihile les possibilités d’apprentissage.

Alors , pour ceux qui sont pressés…

C’est à cause du cortisol, produit par l’organisme en cas de stress, qui peut être très toxique et qui surtout bloque la mémoire de travail. La mémoire de travail est celle qui est l’interface entre ce qui entre et sort du cerveau.

Quand vous voulez mémoriser quelque chose, les données passent par la mémoire de travail (qui chez un individu lambda peut retenir jusque 7 éléments à la fois.. c’est pour cela que l’on donne un numéro de téléphone en groupant les chiffres deux par deux.. ça donnera 5 items, que l’on peut retenir.. alors que 10 chiffres, ce n’est plus à la portée de toute le monde..).

Ensuite, l’information est « archivée » dans le cerveau à différents endroits. Elle est fragmentée et stockée en vue d’être réutilisée sur le long terme.

Mais si le stress bloque la mémoire de travail, l’information ne sera pas stockée convenablement.

Le mécanisme inverse est tout aussi vrai. Quand vous avez besoin de restituer cette information (lors d’un examen ou autre situation), le cerveau va aller chercher les petits bouts stockés à droite à gauche et la mémoire de travail va se charger de remettre tout cela en cohérence. Sauf que… si elle est « polluée » par le cortisol, hormone du stress, elle ne pourra pas faire ce travail. Ce n’est pas une question de bonne ou mauvaise volonté, c’est juste une question d’impossibilité biologique!

Et donc… insister pour que votre loupiot stressé vous ressorte sa table de 8 ne servira a rien. Il ne peut pas! Il vous dit qu’il la sait… et vous savez bien qu’il la sait… alors, pour qu’il vous la restitue.. ben .. attendez un moment plus propice!

Bon, mais la Fille n’aime pas ne retenir que 20% d’une conférence… Surtout si elle est passionnante.. Alors, elle va compléter ses souvenirs avec un peu plus de concret.. pour ceux qui ont plus le temps 🙂

Alors , pour ceux qui ont plus le temps…

Le stress est un facteur omniprésent de notre environnement. C’est lui qui a sûrement permis la survie de l’espèce (de toutes les espèces).

En effet, l’adrénaline qui est générée sous l’effet du stress provoque des réactions physiques immédiates et archaïques qui visent à préparer le corps à une réaction devant un danger imminent (fuite, attaque, etc…;)

Imaginons le scénario suivant : Vous êtes au boulot, quand vous recevez un appel de l’école. Votre enfant s’est blessé et on l’a amené aux urgences. Deux minutes plus tard, vous vous engouffrez dans votre voiture. Direction : l’hôpital. Vous êtes en sueur. Votre cœur bat à grands coups jusque dans votre gorge. Vos mains moites collent à votre volant.Bref, vous êtes en état d’alerte sous l’effet de l’adrénaline. « On appelle l’adrénaline “ l’hormone guerrière ”. Elle mobilise l’énergie disponible pour nous donner la force musculaire de combattre ou de fuir une situation menaçante » (Carole Boulé)

Mais l’adrénaline n’est pas la seule hormone impliquée dans les situations de stress. Quelques minutes après que sa production a été déclenchée, une autre hormone cruciale vient à sa rescousse : le cortisol. « Cette hormone transforme les gras en sucre pour appuyer l’action de l’adrénaline. Les deux hormones travaillent de concert tout au long de la réaction au stress », dit Tania Schramek. Les effets physiologiques du cortisol sont considérables, mais pas perceptibles. On l’appelle “ l’hormone espionne ”.

C’est le cortisol qui prend les commandes pour que l’organisme réagisse au danger. Le mot d’ordre : mobiliser toute l’énergie contenue dans les sucres pour l’expédier à certains endroits précis. Dans les muscles des bras, par exemple, s’il faut jeter des enfants par la fenêtre (une mère a ainsi sauvé ses 7 enfants d’un incendie… ce n’est pas juste un entrainement pour garder la forme physique hein!!!) . Pour une efficacité maximale, certains organes, comme ceux liés à la digestion, cessent de fonctionner. Même le système immunitaire est mis en veilleuse pour faciliter l’action du cortisol.

Cette hormone liposoluble atteint les aires cervicales telles que le lobe frontal et l’hippocampe. Euh, la Fille se demande si elle a encore quelques lecteurs…

La mémoire de travail (Mécanisme cognitif qui permet de conserver un nombre restreint d’informations actives pour une période de temps limitée ) est lié à l’activité du lobe préfontal. Le cortisol a un impact significatif sur les tâches de performance de mémoire de travail (Lupien et al, 1999). La mémoire déclarative (Mécanisme d’acquisition consciente, de rappel et de reconnaissance des faits et des événements) est liée à l’hippocampe.

  • Mémoire déclarative et de travail sont affectées par le stress
  • Surtout en situation de rappel au niveau de la mémoire déclarative (i.e. lors d’examen)
  • L’impact est déterminé selon le niveau de stress et le moment que celui-ci est vécu
  • Le stress s’attaque à l’attention sélective.
  • Attention sélective: capacité de discriminer et d’encoder ce qui est pertinent de retenir
Laura Lefebvre,Jessica Paradis, Martine Trudeau
Laura Lefebvre,Jessica Paradis, Martine Trudeau

 

L’hippocampe est une structure cervicale très vulnérable au stress,ce qui peut provoquer, sous une exposition chronique, un effet neurotoxique :

● Destruction des branchements dendritiques

● Inhibition de la genèse neuronale

● Trouble dans le métabolisme du glucose

Cet effet neurotoxique peut entraîner une atrophie de l’hippocampe.

Bon, la Fille ne va pas vous saouler avec un cours sur le neurobiologie (quoique….). En résumé,

  • Le stress est positif.. au début. Puis rapidement négatif.
  • Ce n’est pas une question de »vouloir » mais de « pouvoir« ..
  • Il n’y a pas que le stress qui soit impliqué dans les mécanismes de mémorisation et si ça vous intéresse (ou plutôt quand la Fille arrivera à synthétiser ce qu’elle veut dire sur le sujet), elle fera un billet sur tous ces mécanismes et toutes ces mémoires. En comprenant mieux, on peut aider plus efficacement.
  • Enfin.. c’est bien beau de savoir qu’il ne faut pas être stressé, mais on fait comment? Alors bien sûr il y a plein de techniques, relaxation, sophrologie, yoga, méditation… mais en cas d’urgence, essayez ce truc « respirer longuement par le nez« … Ce n’est pas psychologique, mais tout à fait physiologique comme méthode pour faire baisser le taux de cortisol et secréter les endomorphines adéquates.

Alors, à suivre dans un billet sur les mémoires, et un autre sur « pourquoi refuser de faire » (ses devoirs, ses leçons, etc…;):selamat

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