La Fille a participé à des discussions aujourd’hui sur les très haut potentiels (et a emprunté le titre de cet article à sa copine des Tribulations d’un Petit Zèbre). La littérature (et les scientifiques) établissent le Haut Potentiel pour un QI total > 130 (soit 2 écart-types de la moyenne), et le Très Haut Potentiel pour un QI Total > 145 (soit 3 écart-types de la moyenne).
Pour mémoire, le QI calculé par un Wisc IV s’échelonne, par construction de 40 à 160, avec une moyenne à 100.
68% de la population a un QI Total entre 85 et 115, et 95% de la population a un QI Total entre 70 et 130.
Ces chiffres étant établis, ils apparaît que l’annonce du (T)HP d’un enfant plonge souvent, les parents dans le questionnement, voire le désarroi ou l’inquiétude.
Ils ont (parfois) entendu dire que les « problèmes » étaient plus graves chez les THQI, qu’un très gros QI était synonyme de très gros ennuis à l’adolescence ou même avant…
Alors, il peut apparaître « inquiétant » (quoique, la Fille se dit que l’enfant était le même avant/après que l’on connaisse son QI.. et qu’il n’est donc pas plus inquiétant après qu’avant) d’avoir un enfant avec un QI de 155 par exemple.
Effectivement, cela représente une personne sur 8136 ! (encore faut-il que les sources de la Fille soient crédibles )
Oh la la, pensez-vous.. quel être d’exception !!!
Mais posons les choses plus calmement (et rassurons les parents inquiets).La Fille démystifie aussi pour les parents qui lui écrivent « oh la la, quand même, la Zébrette, quel Qi!! le mien n’a que xxxx« . Euh.. le QI ce n’est pas une dictée avec une bonne ou une mauvaise note, surtout quand on parle de Haut Potentiel. L’enfant qui a 135 ne réussira pas moins sa vie que celui qui a 155 (ou le contraire d’ailleurs).
Le WISC est un outil psychométrique destiné à la population d’enfant dans la norme. Aussi est-il peu précis pour les enfants aux extrémités, encore plus aux extrémités supérieures.
Peu précis ne veut pas dire « invalide ».. Juste qu’il ne sait pas vraiment faire la différence entre un enfant qui aura 160, 150 ou 140 de QI.
En dehors même de tout symptôme de sous-performance de l’enfant le jour du test (valable quelque soit le résultat), en dehors de la marge d’incertitude inhérente aux tests (5% si ses souvenirs sont bons), il faut comprendre que le QI est un classement, parmi une population d’enfant du même âge (classement de réussite aux différents subtests en résumé).
Et ?
Et l’échantillonnage du WISC en France, si il est réévalué très régulièrement, reste cependant restreint.
Les normes sont établies à partir d’un échantillon de 1100 enfants de 6 à 16 ans 11 mois, auxquelles s’ajoutent des études de corrélation (WPPSI-III, WISC-III, WAIS-III, K-ABC), soit un recueil total de 1720 protocoles. Des études auprès de groupes spécifiques viennent enrichir cet étalonnage.
Vous imaginez bien alors, que votre loupiot de 7 , 8 ou 9 ans, qui est doté d’un QI de 155, théoriquement présent pour 1 personne de son âge sur 8000.. n’a pas du trouver grand monde dans l’échantillon pour y être comparé… Même un enfant ayant un QI de 140 (1 personne/261) doit avoir du mal à trouver son alter-ego dans l’échantillon.
Bref, tout cela pour déstresser les parents sous le coup de la nouvelle et qui s’interrogent sur les multiples ennuis que devront rencontrer leurs enfants à cause de leur QI…
L’important dans le WISC, c’est de savoir où l’enfant se situe (mais pas à la virgule près), et surtout comment est distribué son Wisc. Ensuite, se documenter sans se laisser impressionner. Si l’enfant va bien.. le pire n’est jamais certain 🙂 Si l’enfant va moins bien, alors les résultats du Wisc, commentés par une psychologue expérimentée sur le sujet, vous donnera les meilleures pistes d’aide.
Raison de plus pour choisir sa psychologue…. le Wisc ne peut pas se repasser avant un ou deux ans. C’est long dans la vie d’un enfant en souffrance. Et une psychologue avertie ne pourra pas (même avec la meilleure volonté) analyser un résultat de test qu’elle n’a pas fait passer
La Fille, maternité tardive oblige, a vu grandir les petits de ses amis. A vu ces enfants-si-sages-et-bien-élevés devenir des ados-non-je-n’en-veux-pas-un-comme-ça-chez-moi, puis des adultes-très-bien-dans-leurs-baskets-et-heureux-de-vivre… Et se dit que si l’adolescence est (encore) une chose mystérieuse et inquiétante, elle l’est pour tous les parents, et que les problèmes rencontrés ne sont pas proportionnel à la valeur du QI.
Enfin, la Fille se souvient d’une belle remise en place, de la part d’une présidente d’association d’EIP, de parents se plaignant de l’adolescence de leur EIP de rejeton. Non, la précocité n’explique pas tout et n’exempte pas de tout, encore moins de l’éducation et des limites. Non ce n’est pas la justification de tous les comportements. La Fille vous passe la fin de la soirée des parents qui sont repartis habillés pour les 3 hivers suivants… N’empêche que ces mêmes parents sont revenus 6 mois après. Des changements avaient été opérés dans leur éducation, le calme était revenu à la maison, l’adolescent venait d’avoir son bac, et il avait fait ses révisions avec son père, dans la bonne humeur. Une famille métamorphosée et de nouveau heureuse, pleine de projets, dont la Fille n’aurait pas donné cher 6 mois avant.
Hauts-les-coeurs, les enfants des lecteurs de ce blog (et d’autres blogs sur la douance, d’autres forums, hein) ont la chance d’avoir des parents qui cherchent à les comprendre, les aider, les accompagner, qui n’oublient pas QUI il sont quel que soit leur QI.. alors ce sont déjà des enfants favorisés !!!