
La Fille a hésité à partager cet article. Mais bon, chacun se fera son opinion.
Surdoué et exploitation au travail
L’exploitation au travail.. voilà un sujet intéressant…
Ca commence par « Trop souvent les surdoués surtout non détectés se font avoir entre leurs attributions réelles et la fiche de poste qu’ils ont signé. »
Hum.. ça commence mal (pour la Fille)… parce que si elle ne doute pas que ce soit vrai, elle pense que la douance n’a rien à voir avec ça.
« Il est primordial quand on est surdoué de faire le distinguo entre le travail que l’on fait réellement et la fiche de poste pour laquelle on a été embauché. ». Et si on fait partie de la population standard ?
« J’ai entendu de nombreuses fois des histoires comme cette secrétaire-assistante qui en l’absence quasi permanente de son patron, gérait à elle toute seule l’agence immobilière… en faisant bien évidemment en plus de son travail, les heures de son patron. ». La Fille vous laissera vous faire votre opinion sur la suite de l’article, mais si elle a longtemps (toujours?) bossé plus que sa fiche de poste (en a-t-elle lue une seule en +25 ans de carrière?), elle n’a jamais relié cela à de quelconques rayures (au fait qu’elle travaille dans une PME, qu’elle soit cadre, que dans toutes les sociétés l’ayant employée elle se sentait investie d’une mission et que quand ça ne lui convenait plus, elle changeait de société, qu’elle aimait (la plupart du temps) son job ?) ….
« Il faut savoir que c’est typiquement ce profil de surdoué qui arrive au burn-out et que l’on fait travailler sans fin avec des espoirs de promotion qui n’aboutissent jamais. ». Euh.. le surdoué n’a-t-il point de jugeotte pour comprendre que si des promesses ne sont pas tenues une première fois, il y a peu de chances qu’elles le soient plus tard ? Le burn-out est il HP-spécifique ou malheureusement touche-t-il de plus en plus de monde (dans le monde professionnel ou pas d’ailleurs… la Fille a des pensées pour des parents, des mères de famille au foyer, en plein burn-out, et promis, elles n’ont jamais de promotion!!!)
« La leçon à retenir. Refusez ce rôle de perdant-perdant. Recadrez sur votre fiche de poste : aucun employeur ne peut vous forcer à faire plus. Si cela tourne au harcèlement par la suite, vous êtes face à un cas de manipulation. ». Quel optimisme.. Bon la Fille est de mauvaise foi, car l’écriture des feuilles de poste est une véritable angoisse pour elle. Surtout si elle a en tête que le futur employé va la scruter et la décortiquer pour être certain que ceci ou cela en fait partie ou non… Aussi, sait-elle qu’elle devrait refaire un certain nombre d’entre elles (la Fille travaille dans un groupe et plus dans une PME, où cela n’existait pas).. Mais quand 🙂
Le blog est tenu par un adulte HPI proposant du coaching
Pourquoi Surdouement.fr ?
Parce que je n’ai pas été épargné (maladies, échecs, dépressions…
. Parce qu’au contraire je pense avoir été touché encore plus gravement que les plus touchés que j’aie connu dans ma vie, et ils étaient nombreux.
Parce qu’on peut passer des années sans fin en développement personnel sans jamais rien résoudre tant que l’on inclut pas le problème de la douance, j’en sais quelque chose.
Et la Fille ne peut que s’inquiéter. D’abord parce que le teasing respire le stress, l’angoisse ou la déprime. Ensuite parce qu’elle ressent la justification du coaching par « moi je sais bien ce que c’est la détresse du HPI et je vais vous aider ».
La Fille espère que le bon chirurgien orthopédique n’a pas besoin d’avoir été polytraumatisé, que le psy proposant une thérapie à une femme violée n’a pas besoin d’avoir expérimenté lui-même la chose, etc..
La Fille aurait peur, pour son cas, que l’histoire personnelle, visiblement douloureuse, du coach, ne déteigne sur son coaching.
Et pour commencer cette journée sur une note de gaieté..
»
- Vie gâchée
- Déprime constante
- Addictions, drogues, alcool, problèmes psychologiques graves…
- Échecs sentimentaux, dans les études (eh oui !), échecs professionnels à répétition…
- Retrait social allant jusqu’à vivre reclus
- Problèmes familiaux
- Incapacité à faire des choix
- Incapacité à mener une vie sociale normale
- Développement de maladies parfois graves
- Ennui constant, etc.
- C’est bien simple, plus d’un surdoué sur deux ne se dit pas du tout heureux de la vie que son haut potentiel lui fait mener.
Sympa l’inventaire à la Prévert (quoique la Fille ait une préférence pour le poète) ! Mais surtout il contredit les études statistiques réelles faites sur le sujet, qui montrent que les adultes HPI se considèrent (dans la moyenne) aussi heureux que la population standard. (la Fille vous renvoie vers l’article précédent, Olivier Revol évoque cette question dans son interview sur Europe 1).
Et surtout… Est-ce que le HPI doit éclairer systématiquement tout ce qui se passe dans nos vies, dans celle de nos enfants ? La dépression, les difficultés rencontrées, les maladies doivent-elles y être reliées ? Ne serait-ce pas une explication un peu fourre-tout (qui tendrait d’ailleurs à ce que tout le monde se « sente » plus ou moins à rayures).
Allez, chacun se fera son idée… et nombreuses seront différentes de celle de la Fille. Ouf!
Peut-être que ce n’est pas directement le fait d’être HP ou pas qui entraine ça mais je crois qu’on peut effectivement remarquer que certaines caractéristiques qui nous constituent (mestime de soin, investissement, perfectionnisme etc.) font de nous des proies faciles. A la lecture de cet article qui évidement est un peu superficiel, je dois reconnaître que je me suis surprise à réflèchir … 🙁
J’avoue que je ne sais que penser en fait.
J’aurais assez tendance à penser qu’il n’a pas tort et que ceux des adultes hp qui manquent de confiance en eux et qui ont une estime de soi pitoyable sont plus facile à manipuler.
Mais quant à savoir si les non hp sont moins concernés, alors là, je n’en ai aucune idée. Et enfin, est-il bien placé pour les aider, ça, c’est une autre histoire…
Bref, un avis qui ne sert pas à grand-chose…
Salut la Fille. Tu as raison, il fait une démonstration pour amplifier l’intérêt d’user de ses solutions. C’est un peu comme l’horoscope, chacun peut s’y projeter et y trouver justification de ses expériences et se dire mais oui ! Et consommer sa solution. Mais après tout il a raison de valoriser son point de vue et d’user de son expérience pour développer son activité, tant que cela est fait dans un esprit « d’aider autrui ». ..Si cela a du sens pour lui et lui permet d’agir en harmonie avec ce qu’il est. Pourquoi ne pas l’encourager ? Pourquoi avoir la maîtrise par la négation de ce qu’il propose ? Ceux qui peuvent partager une solution, c’est qu’ils ont eu la nécessité de la développer…Autant en faire profiter ceux qui sont dans la même problèmatique. Il n’est pas là pour faire un panoramique objectif des différents cas, ce n’est pas une étude universitaire qui tente un méta point de vue…
Perso je peux témoigner que ça arrive : quand tu agis avec ton propre sens et que tu t’engages entièrement dans un job, tu dépasses le cadre de ton contrat de travail et l’employeur s’y habitue et n’en reconnaît pas forcément les mérites. Pour avoir bossé dans différents cadres ( assos, éducation nationnale…
le problème s’est posé à chaque fois. Si tu fais œuvre de multicompétences, tu ne vois pas pourquoi ne pas les mettre en œuvre ( surtout que tu ne vois pas suffisamment la valeur de ce que tu sais faire ) mais tu vas au delà de ce pour quoi tu es payé…alors un jour tu demandes d’être reconnu….et là on te sert des salades pour justifier que ce n’est pas possible…alors tu restreint ton champ de compétence au contrat et l’employeur résiste. Après tout pourquoi il devrait payer et reconnaître ce qu’il avait auparavant pour moins cher ? Pourquoi il devrait se remettre en cause alors que ça roulait avant ? Tu te fais violence pour ne plus faire ce qui avait du sens pour toi et rester dans ton contrat. Dans mon cas, j’ai gagné : remise à plat du contrat, redéfinition de la fonction et augmentation de salaire : j’étais le seul salarié ! Mais c’était trop tard : je suis parti car j’avais perdu l’intérêt! Et tu trouves un autre emploi, et ça recommence : là tu te rends compte que c’est toi qui es porteur du problème : vouloir bien faire, ne pas connaître les limites du commun des mortels et vouloir être aimé…parce que tu ne t’aimes pas toi l’être que tu vois imparfait…et que ta manière d’agir avec sens n’est pas universelle. Comment trouver un emploi où règne la justice et le respect ? L’intelligence et la bonne volonté ? Où l’on paie le travailleur par honnêté et non par obligation ? Où tu trouves la liberté d’agir avec tes multicompétences et on te récompense pour cela ? hein ?! Où ? En développant toi même tes activités, où en te conformant au champ des praxies du lambda…mais cela est une autre histoire
Avec cœur, HC
Je ne nie pas tout cela. J’ai travaillé plus de 12h / jour des années durant, y compris le we.
Ca a un peu changé, mais guère. Hier je bossais sur mes dossiers jusque minuit, et ce matin de 6h à 7h30 avant de partir au bureau.
Je n’ai jamais rien demandé en échange car je trouve que ça doit venir de l’employeur.
Et quand ça ne me convient plus (en général ce n’est pas pour une question de salaire, mais de perte de confiance en l’humain qui dirige), je pars.
Mais honnêtement, je n’ai jamais lié cela à un quelconque HP, juste à une question de caractère.
Je veux bien entendre que l’un va avec l’autre.
Mais je ne me considère pas HP.
Je ne connais pas ton âge. Mais au mien, ça fait longtemps que j’ai arrêté de chercher un tel truc ou de l’espérer.
Je fais le taff que je fais parce que j’aime ça (et que j’ai un salaire à la fin du mois, loin de ce que je devrais gagner si je compare diplômes, expériences, etc etc, mais suffisant pour me faire vivre) mais je n’espère pas plus de reconnaissance particulière (et si elle arrive, je l’accueillerai avec plaisir… mais comme Kipling.. victoires et défaites… accueillir ces deux menteurs d’un même front).
J’essaie (sans être certaine d’y parvenir, loin de là) d’appliquer ce que je pense de la reconnaissance du travail aux personnes de mon équipe. Mais je ne suis pas certaine qu’ils aiment tous les jours être managés par une tornade ambulante.
Mais bon, le taff c’est important dans ma vie (en heures et en salaire.. surtout depuis que l’on sait que je vais bientôt être le seul salaire du foyer…
mais ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel c’est ma FAMILLE.
Et tant que mon boulot, à qui je donne (euh oui.. souvent donne) bcp de mon temps, me permettra, à tout moment, de rentrer chez moi pour une urgence, d’assister le Gars à l’hôpital ou d’être à la récupération de la Zébrette au retour de classe verte, tant que je pourrai faire cela sans arrière pensée, alors ça m’ira.
Et oui.. si un jour ça va plus.. faudra bien que je développe moi-même mes activités (je doute de trouver un employeur dans les années futures).. Je ne suis pas pressée…