J’étais impatiente de découvrir ce livre.
Dès les premières pages, je regrette l’interruption prévue dans mon après-midi pluvieuse.. J’aimerais tellement m’y plonger sans plus être dérangée… En effet, la présentation est alléchante, apéritive et tellement proche de ce que j’attendais…
L’exemple d’introduction avec le compte-rendu de passation de Merlin met d’emblée l’accent sur ce que les parents n’imaginent pas toujours…
Les psychologues n’ont pas tous la même expérience, la même compétence. Ou comment une phrase d’introduction au passage du WISC peut conditionner la passation ou pire la vision qu’en aura (qu’en a déjà ? ) le praticien..
En introduction, Eric Turont-Lagot nous présente ce que devrait être une passation de WISC et surtout ce que devrait faire le praticien.
Il est important, pour ceux et celles qui trouvent le coût de ces tests top élevés, de toucher du doigt tout ce qu’un simple questionnaire de vocabulaire peut/doit receler comme indications qui seront analysées et compilées ultérieurement. D’ailleurs, une pensée me traverse l’esprit : si j’avais lu ce livre quelques semaines plus tôt, est-ce que cela aurait influencé le passage du WAIS 🙂 ?
Allez un extrait que je mettrais bien en rouge caractère 75 et clignotant..
Concernant la durée de passation, le MAC mentionne, à titre indicatif, que, quel que soit l’âge de l’enfant, elle varie de 60 à 90 minutes en une seule fois.
Et la précision que ceci est pour donner un repère pour un bilan « normal ». Alors bien sûr, certaines passations doivent être faites avec pause ou en plusieurs fois… je le conçois bien.. Mais cette floraison de psychologues qui proposent (imposent) la passation en plusieurs fois, sans même connaitre l’enfant, m’horripile. Ce qui m’horripile aussi, c’est qu’ils justifient cela « ça ne change rien ». C’est tellement méconnaitre le test qu’ils s’apprêtent à faire passer et/ou induire des familles en erreur (volontairement ? ). L’auteur précise, et je le note pour vous donner un autre repère, qu’en 15 ans de pratique il a dû interrompre 4 passations pour les faire en 2 fois. Quatre sur Quinze ans…..
Eric Turon-Lagot aborde ensuite les Mythes résultant de la méconnaissance ou de la libre interprétation du manuel. Comme j’aimerais que les parents aient lu ce livre avant de choisir qui bilantera leur enfant!!
J’aime (que dis-je, je me délecte) autant du style que du fond. Le passage sur « L’anxiété » rejoint tellement ce que je ressens au témoignages de trop de parents. Combien ressortent avec des analyses qui n’apportent aucune réponse, pas même un éclairage valable et cette sentence « il n’a pas bien réussi parce qu’il était trop anxieux, il avait peur de l’échec ». Je n’en doute pas. Mais la conclusion de l’auteur devrait elle aussi être mise en rouge clignotant..
« Un psychologue ne peut décemment pas confondre l’anxiété manifestée lors d’un examen (qui est normale, non problématique et totalement prise en compte dans les étalonnages) et une anxiété pathologique quotidienne (qui est invalidante et mérite d’être signalée) »
Un autre passage essentiel (et je vous dis que je n’en suis qu’au préambule), c’est l’éclairage des notions Moyen vs Normal. Les subtests sont notés de 1 à 19, médiane à 10. Avoir 10/19, ce n’est pas moyen (comme une note de maths ou de français) , c’est normal, tout va bien! En fait les notes entre 7 et 13 sont considérées comme normales, dans la norme!
Par contre, je d »couvre d’autres mythes que j’ignorais qu’ils puissent exister. J’en souris. Mais leur existence fait peur en fait !
Allez, je me plonge dans la lecture des cas test… A bientôt 🙂
J’ajoute que le bilan a été fait en plusieurs fois (passation classique selon la psychologue, pas en lien avec l’anxiété) quand Eric Turont-Lagot en a eu quatre en quinze ans !!!
ca c’est un truc qui m’agace qui m’agace… Mais vous l’avez compris 🙂 !!!!
Tout comme les psys qui ne donnent pas les résultats chiffrés…. arghhh
Madame, vous avez du cholestérol.. combien? ah non, ça je ne vous dis pas vous ne pouvez pas comprendre…
Votre critique donne vraiment envie de le lire !!! Et oui, que j’aurais aimé avoir eu ce type de livre avant de choisir un psychologue !!! Mais même après ces informations, il me paraît vraiment impossible de choisir le bon psychologue et aussi de savoir quoi lui dire. On est pris dans un shéma des questions que l’on nous pose et on ne peut deviner ce qu’il est important de dire ou pas.
Aaahhhh que j’ai des choses à dire sur l’anxiété et le bilan !
Comment savoir quand on vit avec son enfant ce qui relève du normal ou du pathologique ? Bien sûr, la comparaison avec les autres enfants montre qu’il y a quelque chose de bizarre mais comment savoir par avance que c’est une donnée essentielle quand on ne connaît rien de la psychologie de l’enfant ? Comment imaginer que c’est un élément qu’il faut « creuser » ? Comment déterminer ce qui sous-tend cette anxiété ? Provient-elle de l’histoire de son enfant ? Vient-elle d’une structure particulière ? Trouve-t-elle son origine dans un autre problème : un manque de confiance, une mauvaise estime de soi, un trouble dys ou autre chose ? Seul le psy bien formé et attentif peut nous aider mais quand lui-même relève l’anxiété et qu’il nous dit juste que celle-ci a entravé le bon déroulement, qu’il nous conseille de repasser plus tard un bilan…. Comment savoir que c’est un conseil qui n’est pas pertinent ?
Je lis bien trop souvent des errances diagnostiques et je me demande toujours pour quelle raison les professionnels passent à côté. Ce n’est pas une critique, je sais que la psychologie est un domaine dans lequel diverses interactions s’amusent parfois à brouiller les pistes mais tout de même… j’aurais aimé être guidée, aidée. Au lieu de cela, le bilan m’a donné encore plus de questions et sans doute de mauvaises pistes de réponses à mes premières questions.
En tout cas, merci pour votre critique, qui elle est éclairante…