Les vacances sont arrivées pour la Zébrette, et dire qu’elles étaient attendues est un euphémisme.

Le rythme épuisant est certainement la plus grosse difficulté de cette année de 1ère S.
Outre un programme déjà plus chargé (il y a 2h de plus d’enseignement en S-EAT par rapport à la S-SVT), il y a l’équitation (6h), l’ostéopathie (3h + beaucoup de travail personnel) et les concours presque tous les week-ends. D’ailleurs, l’ado est la seule de sa classe à suivre cette option ostéopathie, les autres ayant renoncé faute de temps.
Ca donne un horaire 6h-22h/22h30 en semaine et 4h/5h-22h le dimanche…. J’avoue que c’est un peu rude pour une jeune fille de 13 ans.
L’EAT (Ecologie-Agronomie-Territoire) c’est d’un sacré niveau, bien plus que toute la SVT que j’ai pu faire durant l’entièreté de mes études. Les cours sont à prendre en note comme en fac et les interros relèvent du même niveau.
Sinon, être 9 en classe peut être une vraie chance. Même si pour les TPE ça laisse peu d’opportunités 🙂
Question intégration, la Zébrette est fidèle à elle-même. Mi contente, mi déprimée. Certains jours, tout semble bien aller. Elle est même invitée dans les chambres des internes. D’autres, elle semble seule au monde.
Mais la matière qu’elle doit travailler le plus est toujours la même : la confiance en soi.
Heureusement, le premier concours d’équitation de l’année, de sa vie, fut une réussite. Certes, une épreuve sans classement au temps, mais un sans-faute qui l’a remplie de joie. Et qui lui a fait comprendre qu’elle méritait sa place en Sport-Etudes.
Un deuxième concours (dressage) avec encore une première place, de loin, et avec une excellente note (la notation de dressage n’a rien à voir avec celle de CSO).

Bref les concours se sont enchainés avec des premières ou deuxièmes places et ça donne de bonnes notes au cours « Confiance en Soi« . Par contre, nous avons découvert à ces occasions ce qu’était une « crise d’angoisse » (pleurs, respiration, oppression, maux de ventre, impossible de s’arrêter…. Chaque nuit précédent un concours… Hummmm… Va falloir qu’on trouve comment gérer cela…
Sinon, on nous avait prévenu de l’exigence et la rudesse des enseignants d’équitation, qui ont comme objectifs la compétition et les championnats de France…. Certes, ils le sont, mais de façon très juste.. Donc cela convient parfaitement à la miss qui est ravie de progresser avec eux. Quant à moi qui les cotoie lors des concours, je les trouve bienveillants. Et je suis rassurée pour ce côté là de l’année.

Mais au delà du plaisir de l’équitation, il reste les études académiques….
La classe est composée de bons voire très bons élèves, certains ayant 17 /18 en seconde « sans se fouler ».
Et le début d’année a été un choc généralisé.
Surtout le 3,7 /20 de moyenne de la classe sur le premier devoir de mathématiques (qui aurait été de 2,5 / 20 sans la note de Zébrette) !!!!
J’avoue avoir un peu de mal à comprendre comment on peut avoir de tels résultats sur une classe de 9 élèves. Même si l’interrogation était le lendemain d’un concours équestre qui a duré du matin 7h00 au soir 21h00 (sur site, sans parler des trajets).
La prof de math a heureusement fait une interro de rattrapage 🙂
Mais ce genre de notes (en un peu moins basses) se retrouvent dans différentes matières (EAT, Français, etc..) et la moyenne de la classe flirte avec le 10/20.

C’est là où j’ai compris comment un enfant pouvait dégringoler rapidement.
Zébrette s’en sort bien avec une moyenne au dessus de 15, même si elle accuse le coup de ne plus avoir ses notes d’antan. Et je reviendrai sur les conséquences de cette ambiance sur son moral.
Mais d’autres élèves sont très déprimés. Ils bossent beaucoup, sont sérieux, et n’y arrivent pas.
La réunion avec les parents du mois d’Octobre se voulait rassurante. Les profs « savent où ils vont » et ils ont tout à fait confiance dans cette classe motivée et sérieuse.
Mais je les ai entendus ces ados désespérés de fournir autant d’efforts pour aussi peu de résultats, alors qu’ils avaient l’habitude du contraire. Et mon inquiétude est que nous en perdions quelques uns en route.

Même si ses résultats sont encourageants, si elle truste toutes les meilleures notes (sauf en physique), Z aussi déprime.
Et c’est comment une Z qui déprime ? C’est une ado qui se referme comme une huitre. Une ado dont on cherche la clé pour déverrouiller la porte de communication. Une ado qui est toujours volontaire pour les devoirs, mais rien qu’à la regarder, on sait que cela ne servira pas. Elle a clos tous les neurones de son cerveau, convaincue qu’elle est nulle, qu’elle ne comprend rien et donc qu’elle n’y arrivera pas.
Je trouve bien difficile de la voir se dévaloriser et se fermer aux maths, sa matière fétiche, alors que je sais très bien qu’elle (peut) comprend(re). Il lui faut juste accepter que la difficulté est normale et qu’elle ne remet pas en cause sa valeur.
Alors, dans ces cas, j’affute au mieux mon arme préférée.. La patience. J’essaie de réfréner l’agacement qui m’envahit, passer outre les lèvres pincées et les mots marmonnés. Et je lâche prise autant que je peux (tant ce verbe m’est étranger, je l’avoue).
Et puis, il est des jours, comme celui-ci. Quand on s’installe sous la couette de son lit. Et que je la laisse commencer un exercice, un qui lui semblait impossible au début des vacances et qui m’avait fait laisser tomber les révisions jusqu’à ce dernier long week-end.
Elle le fait, seule. Est-ce une mini-esquisse de sourire qui se dessine. Non, c’était trop furtif.
Un autre exercice. Et là, pas de doute. Le sourire était bien sur ses lèvres. Mais mieux encore. J’ai retrouvé la flamme dans ses yeux. Celle du plaisir.
« Je rêve… ou tu viens de t’amuser là ?!«
C’est un visage lumineux qui m’a répondu. Celui de la confiance retrouvée?
Bon, le chemin est encore long. Il reste des matières dont on ne comprend pas les attentes des enseignants (quel intérêt de donner une évaluation dont on dira plus tard « les questions 1 et 3, vous ne pouviez pas les faire, vous n’aviez pas le cours ou les connaissances pour cela » ?) et d’autres qui ont une importance de circonstance (français, tpe…. Mais j’ai confiance en sa persévérance.
En attendant, j’ai une autre bataille à mener. Celle des demandes d’aménagements aux examens du baccalauréat. Je n’ose pas imaginer comment cela se passerait si elle ne pouvait bénéficier des aménagements qui lui sont accordés tout au long de l’année le plus essentiel étant l’utilisation de la tablette.
Voilà, une première période, pas tout à fait simple, mais pleine d’espoir. Et aucun regret sur le choix du Sport-Etudes. Quelles que soient les difficultés rencontrées, elle se motive en se disant « demain j’ai équitation« .
Cette deuxième période commence dans quelques jours. Des nouveaux défis à relever, une course contre le temps à gagner, et un équilibre à trouver !

Merci pour le partage !