J’avance, j’apprends… Je range mes préjugés au placard et je les ressors le moins souvent possible.

La Phobie Scolaire. Cette nouvelle mode qui se répand tel un buzz sur le Net. Bientôt chacun connaîtra un enfant phobique.

Oui bon, Non! En fait, ce n’est pas une mode et encore moins une question d’éducation. Et ce n’est pas de la faute de la mère ! Oui, je sais, vous ne l’avez pas dit. Mais ces mères d’enfants phobiques l’ont tellement entendu… Au moins, c’est dit et on peut passer à autre chose.

Mais c’est quoi ce Refus Scolaire Anxieux ? Cette angoisse massive qui survient seulement à l’idée d’aller à l’école…

Il faut comprendre qu’il s’agit d’une réelle incapacité physique et psychique d’aller à l’école. Le plus souvent, l’enfant veut aller à l’école, mais ne peut pas. Bien souvent, il essaie jusqu’au portail, mais ne peut pas. Parfois il entre en classe, mais ne peut pas y rester. Alors « Refus Scolaire Anxieux » ne parait pas la dénomination la mieux adaptée…

Cette phobie n’est pas toujours verbalisée et s’exprime par des manifestations somatiques comme les nausées, les maux de ventre, les migraines et si l’enfant est forcé d’aller à l’école (c’est bien connu, vous quand vous êtes malade, la réponse adéquate est de vous forcer à aller bosser) cela peut s’aggraver en crises plus ou moins violentes, verbales d’abord, puis physiques.

Ces symptômes disparaissent le week-end ou mieux les vacances scolaires…

Cette incapacité à aller en classe progresse souvent vers une incapacité à sortir de chez soi et donc un isolement de plus en plus important. L’enfant, l’ado s’isole (parfois les jeux vidéos sont ses seuls moyens d’apaiser ses angoisses), ne voit plus ses amis, ne partage plus aucune activité avec sa famille.
 il se trouve bientôt dans l’incapacité totale de retourner en classe. Il refuse alors de sortir de chez lui, parfois même de se lever le matin, renonce à ses loisirs, ne pratique plus aucune activité sportive, ne voit plus ses copains et s’isole de plus en plus

Ok, mais à quoi est-ce dû?
On admet que les causes sont multifactorielles. On retrouve régulièrement du (cyber) harcèlement, une mauvaise prise en charge par le corps enseignant de troubles des apprentissages (dys/tdah) ou une peur de l’échec, une exigence que l’on s’impose qui n’est plus en relation avec les résultats (entrée en 6°, en 2nde), une difficulté à trouver sa place…
Mais aussi des causes très individuelles comme de l’anxiété, le perfectionnisme, un mal-être, une dépression.

La plupart du temps, les parents ne trouvent pas, de prime abord, de raison rationnelle à cet état de fait qui a pu survenir brutalement.

Sans chiffres officiels, difficile de savoir combien d’enfants et d’adolescents sont concernés. Les données qui circulent, lesquelles émanent d’études dont on ne sait la provenance, estimeraient entre 4 et 5 % la proportion d’élèves en âge de suivre une scolarité obligatoire (de 6 à 16 ans) victimes de troubles anxieux les empêchant, sans qu’ils sachent réellement pourquoi, de se rendre normalement en classe. Et cela touche autant les bons élèves que les autres.

Si j’ai eu besoin de parler de Phobie Scolaire sur ce blog, c’est parce que les enfants à haut potentiel et/ou Asperger sont particulièrement touchés par la phobie scolaire. Leur hypersensibilité peut les faire se sentir agressés par les autres ou par les enseignants plus que d’autres enfants.

Si j’imagine les biais de l’échantillon, je suis toujours marquée et surprise de voir la proportion de parents d’enfants HP sur le groupe Facebook « Association Phobie Scolaire ». Ce n’est pas un groupe qui « recrute » des HP qui vont mal, c’est un groupe pour ceux qui ne peuvent plus aller à l’école. On pourrait s’attendre à y retrouver la même proportion de HP que dans la population générale. C’est loin d’être le cas.


Alors, que fait-on?
Que faites-vous quand vous êtes en burn-out? Vous allez voir un médecin et vous obtenez un arrêt médical qui vous évitera d’aller au travail. On ne vous demande pas de préparer la présentation de la semaine prochaine depuis chez vous et encore moins d’assister à la réunion avec M. Untel qui pourrait signer un contrat. Non, vous avez besoin d’une vraie coupure.

C’est la même chose pour les enfants. Et il faut rappeler qu’avant d’être des élèves, ils sont des enfants. Il faut rappeler que leur santé passe avant leurs études. Et qu’il y a des chemins de traverse ou pas, différents, pour garantir leur instruction… quand il sera le temps de reprendre le chemin.

La suite dépend de chaque situation, de chaque relation avec l’école, le collège, le lycée. De leur propre connaissance de la phobie scolaire. On trouve des équipes formidables qui arrivent à redonner confiance à l’enfant avec des outils que je n’aurais même pas imaginé (en plus de leur humanité et de leur empathie).

Le conseil général est de garder le plus possible le contact avec l’établissement scolaire.

Parfois, il n’est pas possible de continuer, même à temps partiel, sur le lieu du collège, du lycée, et le Cned est envisagé.
Parfois, il n’est pas possible de continuer.. tout court. Pour le moment.

Les associations comme APS vous aideront à « blinder » le côté administratif afin de ne pas vous mettre hors la loi ou vous laisser intimider par des directions qui outrepassent leurs droits.

C’est une aventure dont tout le monde se passerait bien. Enfants bien sûr, mais parents, fratries aussi. Souvent une aventure au long cours, qui épuise. Les parents jonglent avec les hauts et les bas, les espoirs et les rechutes, les bilans et les suivis. Une charge mentale qui peut les mener eux aussi au bord du gouffre.

Alors il ne faut pas hésiter à se faire aider, à se soutenir, à prendre soin de soi aussi.

La phobie scolaire, ça peut arriver à n’importe qui, à tout moment, sans prévenir (clairement).
Ce n’est pas un caprice d’ado feignant. L’enfant culpabilise énormément de ne pas y arriver. Il a besoin de vous, de votre compréhension, de votre soutien, de votre aide. Alors en cas de doute, pensez-y et renseignez-vous sur les différents sites et groupes.

2 thoughts on “La phobie scolaire

  1. Merci pour votre soutien et vos conseils, explications très claires.. C’est juste,… Euh non, je reprends c’est injuste de voir son enfant souffrir autant, ma fille je me refuse de l’appeler zèbre ou phobique ou je ne sais quoi d’autre,,
    Depuis toute petite je l’appelle  » ma libellule
    Dans un premier temps car quand elle apprenait à marcher elle se lançait d’un point à un autre, elle me faisait penser à une libellule et dans un deuxième temps parce que je sais que le moment venu elle ouvrira toutes grandes ses magnifiques ailes et qu’elle volera de merveilleux moments
    NAMASTÉ

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